Les exploitations à faible empreinte carbone sont-elles aussi durables que les autres ? Elisabeth Castellan a présenté les résultats d’une étude récente basée sur Life Green Sheep au 76e EAAP en Autriche.

« L’amélioration de l’empreinte carbone des élevages d’ovins est-elle positivement liée à la durabilité globale de l’exploitation ? » L’un des objectifs du projet LIFE Green Sheep est de suivre les élevages ovins de cinq pays afin d’évaluer leur empreinte et leurs indicateurs de durabilité (environnement, économie, social). Le projet implique 1 284 fermes de démonstration, qui font l’objet d’une première évaluation environnementale et de durabilité, et 260 fermes innovantes, qui font l’objet d’évaluations et de suivis plus approfondis. Pour l’évaluation de la durabilité, chaque pilier (c’est-à-dire l’environnement) est défini par plusieurs enjeux (c’est-à-dire l’impact climatique), qui sont ensuite traduits en indicateurs (c’est-à-dire les émissions de GES). Des références locales sont utilisées pour classer chaque indicateur sur une échelle de un à cinq. Aucune pondération n’est appliquée aux indicateurs. La grille de durabilité comprend 18 indicateurs pour les fermes démonstratives et 33 pour les exploitations innovantes. Les résultats étant divergents, l’accent est mis sur les exploitations innovantes. Les meilleures exploitations agricoles pour les résultats d’empreinte (appelées « top ») sont celles qui ont un rang cinq pour les émissions de GES par unité fonctionnelle (UF). Pour les exploitations laitières, les meilleures exploitations ont le même rang que la moyenne sur les piliers environnementaux et sociaux, tandis que leur classement économique est inférieur. Une évaluation des détails du classement des paramètres au sein de chaque pilier montre que les principales différences négatives concernent l’efficacité des exploitations agricoles et la contribution à l’emploi. Pour les exploitations de viande, les meilleures exploitations ont un rang social plus élevé que la moyenne, alors que l’inverse est vrai pour les deux autres piliers. Pour le pilier social, les meilleures exploitations ont un meilleur classement sur les services au territoire et les paramètres de qualité de la production. À l’inverse, ils ont un classement plus bas sur les deux paramètres économiques, et dans le pilier environnemental, deux paramètres sur cinq sont négatifs. Les résultats préliminaires montrent que la durabilité est une évaluation multifactorielle, et même dans le pilier environnemental, les GES ne sont qu’un des enjeux.