En Irlande, le programme LIFE Green Sheep est dirigé par Teagasc (Agriculture and Food Development Authority) qui est l’organisme national fournissant des services intégrés de recherche, de conseil et de formation à l’agriculture, à l’industrie alimentaire et aux communautés rurales. L’équipe Teagasc qui travaille sur le programme LIFE Green Sheep est composée des docteurs Tim Keady, Cathal Buckley, Lyubov Bragina et Kevin Hanrahan. Lyubov Bragina, titulaire d’un doctorat en sciences de l’environnement, est employée en tant que responsable des données de recherche dans le cadre du projet LIFE Green Sheep. Lyubov est responsable des opérations quotidiennes du projet, notamment de l’analyse des données de l’exploitation à l’aide du modèle Irish Sheep LCA et de l’estimation de l’empreinte carbone de la production de viande ovine.

 

Qu’est-ce qui apporte le programme Life Green Sheep à votre organisation ?

L’agriculture est le secteur qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre de l’Irlande, représentant 37,5 % du total des émissions nationales de l’ensemble de l’économie en 2020. Le gouvernement irlandais a promulgué en 2021 une loi sur l’action climatique et le développement à faible émission de carbone (Climate Action and Low Carbon Development Act), qui fixe des objectifs ambitieux de réduction de 25 % des émissions du secteur agricole d’ici à 2030. Le projet Life Green Sheep devrait permettre aux éleveurs de moutons irlandais de réduire leurs émissions.

Quelle est votre vision idéale du secteur ovin irlandais dans dix ans ?

Les systèmes de production ovine irlandais jouent un rôle important dans la production d’aliments de haute qualité pour une population mondiale croissante, à partir d’une ressource foncière qui n’est généralement pas adaptée à d’autres entreprises agricoles de production alimentaire : les surfaces herbagères. Le maintien des paysages de collines et de montagnes actuels est considéré comme important du point de vue de l’environnement et de la durabilité, ainsi que du point de vue de la communauté rurale et du tourisme. Les systèmes d’élevage d’ovins de montagne, avec des chargements à l’hectare appropriés et qui pâturent la colline jusqu’à 10 mois par an contribuent de manière significative au maintien d’habitats de haute qualité et d’une biodiversité riche en espèces.

La vision globale du secteur ovin de plaine est celle d’un système de production d’agneaux de premier choix basé sur l’herbe, qui produit une viande répondant de manière rentable aux exigences des consommateurs. Notre vision pour le secteur des collines est qu’il sera principalement soutenu pour son rôle dans le maintien de l’environnement, en plus de la production d’agneaux.

Quel est selon vous le principal levier technique pour améliorer la performance environnementale de l’élevage ovin irlandais ?

Améliorer la productivité des troupeaux en ayant des animaux en bonne santé, adopter des régimes alimentaires produisant moins d’émissions de GES, améliorer la gestion du fumier dans les exploitations et optimiser l’utilisation de l’azote chimique, utiliser des sources d’énergie renouvelables dans les exploitations, mettre en œuvre des pratiques qui favorisent la séquestration du carbone telles que la plantation de haies.

 

Photo : Dr Lyubov Bragina et Dr Cathal Buckley