Fabien Paris est polyculture et éleveur ovin viande dans l’Allier et sa fille, Julie Paris, technicienne pour le groupe Feder-Elevage le suit dans le cadre du programme Life Green Sheep. Chez eux, le diagnostic CAP’2ER® niveau 2 est venu conforter des choix forts d’évolution de système : vers plus d’autonomie, plus de performance et plus de carbone et d’azote recyclés dans le système. Le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’atelier ovin est de – 22%  Une situation exceptionnelle liée à une volonté de modifier certaines pratiques et liée également à la polyculture-élevage qui permet plus d’adaptations qu’un système spécifiquement ovin.

C’est une exploitation en polyculture élevage avec 152 hectares de SAU dont 52 hectares de prairies permanentes mais aussi 22 hectares de maïs grain et 42 hectares de céréales à pailles. Les 320 agnelages en race Ile-de-France croisé Charollais se font en 2 périodes : mars et décembre. « Quand nous avons réalisé le 1er diagnostic CAP’2ER®, se rappelle Julie, nous avons identifié que les principaux points à améliorer étaient la fertilisation minérale sur les céréales et les achats extérieurs pour la complémentation animale ».

Fabien a activé plusieurs leviers pour améliorer la performance technique et environnementale.

  • Il a travaillé sur le taux de fertilité et de prolificité passant respectivement de 90 à 95% et de 1,37 à 1,57 en gérant mieux les mises en lutte sur des brebis en bon état corporel. Cela a permis de limiter les animaux vides et d’augmenter le nombre de doubles.
  • Il a augmenté sa surface en prairies temporaires à 30 ha en prenant sur la surface céréalière et les a ressemé avec des légumineuses ce qui a permis d’atteindre l’autonomie alimentaire et de se passer de correcteurs azotés. La construction d’un séchoir en grange a permis d’améliorer la qualité du fourrage conservé et également d’économiser du fioul pour le séchage du maïs grain.
  • Il a ouvert ses surfaces en céréales – semée de couverts végétaux – au pâturage hivernal des moutons ce qui lui permet d’économiser du fourrage et d’augmenter sa surface fourragère ovine.
  • Il a arrêté le labour ce qui lui économise du carburant et devrait d’après l’éleveur augmenter les stocks de carbone dans les sols (même si cela n’est pas encore comptabilisé dans CAP2ER)
  • Il a changé de type d’effluents passant du lisier au ce qui réduit les émissions de protoxyde d’azote.
  • Enfin, il s’est équipé en panneaux photovoltaïques sur le bâtiment de séchage. Ils fournissent la chaleur nécessaire au séchage.

Pour Fabien Paris, « Ce genre de diagnostic est le passage obligé pour rentrer dans la boucle du carbone – je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt, mais il faudrait l’affiner car on passe à côté de beaucoup de pratiques agroécologiques comme les techniques de conservation des sols. Il faudrait également que l’on arrive à mieux valoriser les résultats que ce soit au niveau de la communication mais aussi au niveau financier avec les crédits carbone. Au niveau de mon élevage, j’observe déjà des améliorations significatives au niveau économique mais aussi en termes de temps de travail avec moins de distribution de fourrage et moins de travail du sol.»

«Le système polyculture-élevage permet plus de latitude pour s’adapter qu’un système purement herbager, précise Julie, on peut choisir les céréales, moduler les surfaces, faire pâturer entre les cultures… ».